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  1. Département d’Economie Publique, Université de Yaoundé 2 SOA.
  2. Agropastoral Initiative for Development and Environment Conservation (APIDEC)

Corresponding author: fopa.romeo@yahoo.fr

Tel: +237 691 67 57 21/+237 672 70 46 19.

Résumé

Plusieurs organisations de la société civile (OSC) jouent un rôle important dans les processus de changements ainsi que les résultats positifs sur la gouvernance et la conservation des ressources naturelles dans et autour des aires protégées du Cameroun. Guidé par le premier principe de la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement de 1992 et dans le but de pérenniser leur action sur le terrain, ces acteurs de la conservation intègrent davantage les communautés riveraines dans leurs actions au travers des organisations dites paysannes. Cependant ces OP ayant des dénominations variées (comités de développement, groupements d’initiatives communes, coopératives, forêts communautaires, groupements villageois autogérés, association villageoise d’épargne et de crédit etc.), se créent et disparaissent une fois le soutien extérieur arrêté. La présente étude avait pour objectifs de Caractériser et à d’analyser les différentes formes d’organisations paysannes autour de la Réserve de Biosphère du Dja. Elle a reposé sur des entretiens semi directifs, des observations directes, des études de cas, des analyses de contenu et des enquêtes auxquels ont participé les leaders de 40 organisations paysannes durant la période allant de décembre 2018 à Aout 2018 dans les arrondissements de Lomié, Abong Mban, Messamena, et Somalomo.

 Les données analysées à l’aide du logiciel SPSS (Statistical Pakage of Social Sciences) version 21 ainsi que du tableur Excel ont permis de relever que trois principales formes d’OP sont présente autour de la réserve : les GIC (groupe d’intérêt commun), les associations et les coopératives. Les résultats montrent également une prédominance des jeunes organisations avec une moyenne d’âge de 2 ans. En ce qui concerne les conditions d’émergence des OP autour du Dja, Il ressort que 79,16 % des OP situées autour du Dja ont été motivé à la naissance par une dynamique externe (accompagnement par des ONG, Elite etc), contre 20,84% d’OP nées d’une volonté propre de ses membres. On observe aussi que 83% des OP nées d’une dynamique externe ont cessé toutes activités depuis le soutient de leur initiateur arrêté, et que celles nées d’une volonté interne et accompagnées, présentent de meilleures performances de viabilité.

Mots clés : Organisation paysanne ; Conservation ; Reserve de la Biosphère du Dja.

 

 

                                                                                                                     

Summary

Several civil society organisations (CSOs) play an important role in the processes of change and positive outcomes on governance and conservation of natural resources in and around protected areas in Cameroon. Guided by the first principle of the 1992 Rio Declaration on Environment and Development and with the aim of sustaining their action on the ground, these conservation actors are integrating more riparian communities in their actions through the so-called peasant organisations. However, these POs, which have a variety of names (development committees, common initiative groups, cooperatives, community forests, self-managed village groups, village savings and credit associations, etc.), are created and disappear once external support has stopped. The objective of this study was to characterize and analyze the different forms of farmers’ organizations around the Dja Biosphere Reserve. It was based on semi-structured interviews, direct observations, case studies, content analysis and surveys involving the leaders of 40 farmers’ organizations during the period from December 2018 to August 2018 in the districts of Lomié, Abong Mban, Messamena, and Somalomo.

 The data analysed using SPSS (Statistical Pakage of Social Sciences) software version 21 and the Excel spreadsheet revealed that three main forms of FOs are present around the reserve: CIGs (common interest groups), associations and cooperatives. The results also show a predominance of young organisations with an average age of 2 years. Regarding the conditions of emergence of POs around Dja, it is observed that 79.16% of POs located around Dja were motivated at birth by an external dynamic (accompaniment by NGOs, Elite etc.), against 20.84% of POs born from the will of its members. We also observe that 83% of POs born from an external dynamic have ceased all activities since the support of their initiator stopped, and that those born from an internal will and accompanied, present better performances of viability.

Key words: Farmer organisation; Conservation; Dja Biosphere Reserve.

Introduction

Le constat d’échec lié à ces quatre dernières décennies d’actions de développement et de protection des zones à fortes valeur de conservation et les résultats obtenus, qualifiés généralement de « mitigés », a amené les différents acteurs institutionnels (Etat, bailleurs de fonds, ONG, etc.) à repenser leurs politiques d’intervention.

Guidé par le premier principe de la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement de 1992 « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature[1] » de nombreux acteurs de la conservation intègrent davantage les communautés dans leurs actions, (Conférence des nations unies sur l’environnement et le développement, 1992)

La crise des Etats en Afrique noire, la domination idéologique du libéralisme et ses implications pratiques dans les programmes d’ajustement structurel a également renforcé l’intérêt pour la « société civile », les dynamiques endogènes, les entrepreneurs privés et les organisations paysannes (OP) (Gentil, D, & Mercoiret, M. R. 1991). L’émergence des organisations de la Société Civile (OSC) a donc entrainé la naissance et le foisonnement de milliers d’organisations paysannes.

Pour les conversationnistes, il s’agit de s’assurer de la pérennité de leurs actions sur le terrain après leur passage. Ces OP qui souvent voient le jour grâce à une dynamique exogène ont dès leur naissance un objectif double planifié par leurs initiateurs. D’abord s’assurer que les communautés sont bien impliquées dans les dynamiques de conservation de la faune et après qu’elles permettent de pérenniser les actions engagées après le départ des OSC.

Dans le cas spécifique de la Réserve de Biosphère du Dja (RBD), ces OP prennent des dénominations variées (comités de développement, groupements d’initiatives communes, coopératives, forêts communautaires, groupements villageois autogérés, association villageoise d’épargne et de crédit etc.), se créent et disparaissent une fois le soutien extérieur arrêté.

Cependant, les conversationnistes se sont souvent trompés sur les désirs et volontés erronés des populations locales à conserver les forêts et de plus, certaines OP ne sont pas souvent suffisamment viables pour continuer de fonctionner après le départ de leurs initiateurs (Guéneau, S., & Jacobée, F. 2005).  C’est donc toute la question du rôle des OP dans la gestion durable des aires protégées telles que la RBD.

Les organisations de la société civile qui mettent sur pieds des approches indirectes de conservation basées sur l’autonomisation des communautés et qui souvent reposent sur des OP se trompent t’elles d’approches ?  Autrement formulée les OP contribuent t’elles durablement à la conservation de la RBD ? Quels indicateurs peuvent être utilisés pour évaluer la contribution des OP à l’atteinte des objectifs de conservation de la RBD ?  

 

 

 

 

Objectif principal de la recherche

L’objectif de cette recherche est d’analyser la contribution des organisations paysannes de la Périphérie de la Réserve de Biosphère du Dja à l’atteinte des objectifs de conservation fixés par l’Etat et les autres acteurs de la société civile ?  

Objectifs spécifiques de la recherche

Cette recherche avait pour objectif :

  • Caractériser les différentes formes d’organisations et en dégager une typologie ;
  • Analyser et comprendre comment émergent les organisations paysannes autour de la RBD. De même, d’identifier qui sont leurs initiateurs et de savoir autour de quels enjeux elles se sont créées
  • Définir les enjeux actuels au sein des organisations paysannes (rôles et stratégies des acteurs, rapport avec la RBD) ainsi que leurs évolutions futures ;
  • Mettre en évidence la réalité économique et sociale des organisations paysannes (leurs fondements et régulations), leurs priorités ainsi que l’intérêt que les organisations et leurs adhérents portent aux actions qu’ils mènent.

 

Approche Méthodologique

  • Présentation et justification de la zone d’étude

[1] Sommet planète terre : conférence des nations unies sur l’environnement et le développement. Rio de Janeiro, 14 juin 1992.

Source : Samuel Nnah Ndobe 2007

La réserve de faune du Dja est une réserve faunique située au sud-est du Cameroun.  Créée en 1950, elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987 grâce à la diversification des espèces présentes dans le parc et à la présence d’espèces en voie de disparition[1]. La réserve est également reconnue en tant que réserve de biosphère par l’UNESCO depuis 19822.

Cette étude a été effectuée dans les deux grands départements qui couvrent la RBD. Il s’agit du département du Haut Nyong (Arrondissements de Lomié, Abong Mban, Messamena, Somalomo) et le département du Dja et Lobo (Arrondissements de Bengbis, Meyomessala, Djoun et Mintom). Le choix de ces zones se justifie par la présence et le foisonnement de multiples projets de développement. De plus, elles constituent les 04 pôles de la RBD.

  • Méthode d’échantillonnage
  • Ciblage des participants à l’étude

Deux principaux types d’acteurs ont participé à cette étude : les leaders membres des organisations paysannes et les individus non membres d’organisations paysannes.

Ciblage des organisations enquêtées :

Pour cibler ces organisations nous avons utilisé dans un premier temps les données du forum des acteurs clés du Dja, qui nous ont permis de recenser toutes les (OSC) clés intervenant au Dja. Par la suite, Grace aux informations collectées auprès des OSC, nous avons pu cartographier l’ensemble des OP impliquées dans des dynamiques de conservation-développement de la biodiversité à la périphérie de la Réserve de Biosphère du Dja.  60 organisations paysannes soit 15 dans chaque pole de la réserve (le nord, le sud, l’est et l’ouest) ont été enquêtés. Pour le faire nous utiliserons une méthode boule de neige. Les OSC nous renseignerons sur les OP qu’elles accompagnent ainsi que sur leur localisation. Dans chaque OP 5 membres seront enquêtés pour un total de 300 individus. 

  • Méthode d’analyse de données

L’analyse des données sera qualitative et quantitative. Les données qualitatives seront analysées par le biais de la statistique descriptive (moyennes, fréquences, tests de ratio) et de l’analyse en composantes principales.

RESULTATS

  1. Caractérisation et typologie des organisations paysannes autour de la Réserve de Biosphère du Dja.

Nous avons répertorié les organisations paysannes présentes dans 3 antennes de la réserve de biosphère du Dja ayant potentiellement été influencées par les programmes de conservation dans la zone. Au total 40 organisations paysannes ont été recensées et leurs responsables et membres ont été interviewés. 

Nous avons recensé parmi les OP enquêtées une dominance de jeunes organisations car la moyenne d’âge de ces organisations était d’environ 1,75 soit en moyenne 2 ans d’existence. Cette jeunesse témoigne de la création et la disparition des organisations paysannes au fil des années et au gré des projets et des dynamiques d’accompagnement. La plupart des OP recensées avaient une vocation agricole, ou de valorisation des ressources de la forêt. Cependant, les observations obtenues des entretiens avec les membres et les responsables de ces organisations rencontrées dans la zone d’étude montrent qu’elles ont abandonné leurs fonctions initiales pour se convertir en groupe de tontines. Seules les OP ayant encore pour soutien une organisation d’accompagnement étaient encore fonctionnelles et actives dans les domaines d’actions initiaux.  Pour ces dernières nous avons noté une reconversion des activités au gré des structures d’accompagnement et des bailleurs de fond présent dans la zone.

Pour mieux cerner et comprendre le fonctionnement des OP autour de la réserve nous avons fait une caractérisation et une typologie basée sur plusieurs facteurs tels que les raisons d’émergence, le secteur d’activité, les mécanismes de fonctionnement interne de ces OP, les éléments de viabilité interne, financière et institutionnelle.

Caractérisation des OP recensées

  • Fonction dominante

 

 

Tableau 1 : Répartition des OP selon leur fonction dominante

Fonction dominante

Pourcentage

 

Sociale

45,8

Economique

12,5

Ecologique/Conservation

14,2

Sensibilisation

19,2

Economique et Ecologique (Conservation)

8,3

Total

100,0

 

Le tableau 1 ci-dessus présente la répartition des OP enquêtées selon la fonction dominante. Bien que dans la plupart des cas, les observations faites sur le terrain montrent qu’il existe un chevauchement dans les fonctions (une seule OP pouvant remplir à la fois plusieurs fonctions), nous avons recensé les tendances suivantes : La plupart des OP (45,8%) ont une fonction sociale, La fonction économique est prépondérante chez seulement 12,5 % des OP, la fonction écologique est portée par très peu d’OP (14,2%), tandis que 8,3 % des OP tendent à Cumuler les fonctions Ecologiques et les fonctions économiques.  Les groupes ayant une fonction économique sont principalement les coopératives (telle que le Centre vert de Lomié, la Société coopérative des producteurs de cacao de la périphérie de la réserve de biosphère du Dja) et quelques GIC impliqués dans la valorisation des PFNL ; Tandis que les associations qui ont perdu au fil du temps leurs activités économiques ont gardé essentiellement une fonction sociale principalement sauvegardée à travers les tontines et les caisses d’épargne.

  • Services rendus aux membres

 

Tableau 2: Services rendus par les OP à leurs membres

      Votre OP vous rend-elle réellement service ?

Pourcentage

 

Nous ne savons pas réellement ce que nous bénéficions dans ce groupe

37,5

L’OP nous rend service de temps en temps

37,5

Nous sommes très satisfaits des services que le groupe nous rend

20,8

Depuis que je suis dans le groupe Je ne sais pas vraiment ce que je bénéficie

4,2

Total

100,0

 

Le tableau 2 nous informe que dans la plupart des OP enquêtées les membres ne perçoivent pas les bénéfices directs rendus par le groupe.  En effet, ceci peut être dû au fait que la plupart des OP recensées au moment de l’étude ne sont plus fonctionnelles.

  • Dynamiques collectives au sein des OP

 

Tableau 3: Dynamique collective au sein des OP

Menez-vous des actions collectivement au sein de votre OP ?

Pourcentage valide

 

Oui

33,3

Non

66,7

Total

100

Le tableau 3 illustre la dynamique collective au sein des OP enquêtées. Ce dernier nous révèle que 66,7% des OP recensées dans le cadre de cette étude ne mènent pas des activités collectivement. Ceci est un indicateur de non viabilité de la plupart des groupes enquêtés. En effet, Fongang (2012) a identifié parmi les facteurs entrainant la non viabilité des organisations paysannes en Afrique du centre et de l’Ouest, l’absence d’une dynamique collective.  Nos observations de terrains nous ont révélé que seules les OP à caractère coopératif ont une véritable dynamique de groupe. Ceci s’explique sans doute par leur activité intense et les services qui sont rendus à leurs membres.

Mobilisation communautaire

 

Tableau 4 : Mobilisation communautaire au sein des OP recensées

Les activités menées au sein de votre groupe mobilisent l’ensemble du village ?

Pourcentage valide

 

Oui

66,7

Non

33,3

Total

100

Le tableau 4 présente la distribution des OP recensées en fonction de leur mobilisation communautaire. La plupart d’entre elles réunissent à mobiliser l’ensemble des membres de la communauté dans leur activités. Ceci peut s’expliquer par le grand nombre d’OP du genre tontine ou de celles qui ont migré de leurs activités principales pour devenir des tontines après le départ des organisations qui ont accompagné leur création.

Reconnaissance de l’OP par les autorités (OP légalisées ou pas ?)

 

Tableau 5: OP légalisées.

L’OP est-elle légalisée ?

Pourcentage

 

Oui

66,7

Non

33,3

Total

100

Le tableau 5 nous informe que la plupart des OP recensées possèdent un statut légal. Ceci est due aux facilités apportées par les organisations qui les accompagnent.

Activités menées collectivement

 

Tableau 6: Action collective au sein des OP

Menez-vous des activités collectivement ?

Pourcentage

 

Non

66,7

Oui

33,3

Total

100

Nos observations de terrain nous ont permis de relever plus de 66% des OP enquêtées ne mènent aucune action collective. Ces statistiques sont étroitement liées avec le nombre d’OP qui sont non viable et donc en inactivité ou qui ont disparu au fil des années.

Présence ou pas de projets propres au sein de l’OP

 

Tableau 7: Projets Propres portés par les OP

Avez-vous des projets propres au sein de votre OP ?

Pourcentage valide

 

Non

66,7

Oui

33,3

Total

100,0

 

Système manquant

 

Total

 

 66,7% des OP enquêtées n’ont en sein aucun projet mené avec leurs ressources propres. Cette faiblesse de la dynamique interne de ces OP est lié à leurs conditions d’émergence qui dépendent fortement de l’appui extérieur.

Typologie des OP rencontrées

 

Sur les informations collectées, nous avons essayé des regroupements basés sur les objectifs et les activités des OP recensées. Ainsi, il a été possible d’identifier six groupes différents :

  • OP basée sur le travail saisonnier : ce groupe se constitue pour une durée limitée en général pour une campagne agricole. Son objectif principal est de se louer comme groupe de main d’œuvre pour gagner de l’argent. Dès la campagne terminée, le groupe se disloque, pour éventuellement se reconstituer l’année suivante. Leurs activités s’articulent autour des semis, des sarclages, des récoltes. Ce sont des groupes très dynamiques, mais de durée saisonnière :
  • OP créées sur un projet unique d’obtenir un financement :

Ces OP sont généralement non fonctionnelles et de structure familiale.  Elles ont émergé par la volonté de l’Etat et de certains acteurs de la société civile d’accompagner des projets portés par des dynamiques collectives. Dans le cas spécifique de la périphérie de la réserve de biosphère du Dja nous avons noté que seuls les GIC avaient eu cette orientation-là.  La plupart de ces GIC ont existé et n’ont jamais réellement fonctionné. D’aucun ont tout de suite disparu après la fin du financement qu’ils ont obtenus et d’autres se sont transformés en tontines et les présumées activités qui soutenaient la création groupe ont disparu. 

La constitution de ces organisations et l’adhésion des paysans est le plus souvent motivée par les avantages financiers qu’escomptent les adhérents (promesse d’octroi de subventions, crédits préférentiels, assistance technique, etc., généralement subordonné à la formation de groupements). Cette attente, souvent non récompensée, affaiblit la solidarité des membres. C’est ainsi que beaucoup de groupements régressent ou disparaissent lorsque diminue ou cesse l’appui extérieur. A titre d’illustration, nous avons le GIC Espoir de SOMALOMO qui a existé dans les années 2013 avec l’appui technique et financier du PNDP mais a ensuite cessé de fonctionner immédiatement après le financement extérieur. Des cas similaires ont été recensés dans plusieurs organisations paysannes qui aujourd’hui n’existent plus que sur du papier.

  • OP constitués sur un projet structuré et des objectifs précis dans le domaine de la commercialisation de leurs productions agricoles. Ces groupes ont réussi à se consolider grâces à leurs statuts, leurs activités, ou encore aux contacts extérieurs. Ils bénéficient de l’appui des partenaires qui sont des ONG ou des projets qui les accompagne dans leurs dynamiques. Ce genre d’organisation a été retrouvé dans presque toutes les zones périphériques de la réserve. il s’agit pour la plupart des Coopératives de producteurs, généralement avec une envergure multi villages.

 Ce sont des groupes très actifs et fonctionnels C’est donc des groupes ayant l’ensemble de l’outil juridique Ils sont dirigés les uns par des femmes et des Hommes dynamiques dans les villages. Comme illustration nous pouvons citer la Société coopérative simplifiée des

  • Conditions d’émergence des OP autour de la réserve de biosphère du Dja

 

Figure 1 : Dynamiques d’émergence des OP de la zone d’étude.

La figure 1 ci-dessus montre que 79,16% des Organisations paysannes enquêtées sont née d’une impulsion extérieure, Tandis que seulement 20,83% d’entre elles sont nées d’une dynamique interne. Les OP issues d’une dynamique interne sont généralement créées par les communautés locales pour la résolution d’un problème. C’est généralement le cas de paysans qui se sont déplacés vers d’autres localités, ont observé le mouvement paysan et sont revenus le répliquer dans leurs villages ou d’OP qui émergent sous l’impulsion de leaders paysans avec une capacité de mobilisation et un leadership interne assez important. Ces OP sont généralement assez structurées et résistent dans la durée mais elles manquent de ressources pour véritablement rendre service à leurs membres. Elles présentent des caractéristiques de viabilité telle que la présence d’une véritable dynamique de groupe, la mobilisation communautaire, de véritables services rendus aux membres et une satisfaction de ces derniers. Un exemple typique de ce genre d’OP peut être les Groupes de femmes (GIC) de valorisation des PFNL qui existent dans le département de Messamena à la périphérie Nord de la réserve de biosphère du Dja.  Ces femmes ce sont mise ensemble pour mieux collecter et valoriser les produits forestiers non ligneux sans avoir forcément un appui extérieur.

Les constats de terrain nous ont révélé que les OP issues d’une dynamique exogène n’existent que sur la période pendant laquelle perdurent le financement et l’accompagnement extérieur. Les données de terrain nous ont révélé qu’en dehors des organisations paysannes qui étaient encore accompagnées pendant la période de l’étude, la plupart des OP a dynamiques externes ont disparu après l’avènement de l’organisation d’accompagnement et ou du projet qui a suscité sa création. En effet nous avons noté que 83% des OP à dynamique externe ont disparu quelques années après le départ de l’organisation d’accompagnement. C’est le cas des Forêts communautaires de Messamena qui ont été créés sous la houlette de l’ONG PAPEL ; la plupart d’entre elles n’ont jamais joué le rôle pour lequel elles ont été créées et les communautés locales n’en perçoivent pas l’utilité.

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